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Obsolescence programmée : principe et fonctionnement

Lorsque votre téléviseur, votre imprimante ou votre machine à laver le linge tombe en panne au bout de quelques années d’utilisation seulement, qu’est-ce que vous en pensez ? S’agit-il d’une fatalité ou plutôt d’une stratégie du fabricant pour vous pousser à changer d’appareil ? Vous êtes sans doute victime de l’obsolescence programmée dont on vous explique ici le mécanisme.

Qu’est-ce que l’obsolescence programmée ?

L’obsolescence programmée est un concept relativement ancien. Le terme est apparu pour la première fois en 1932 lorsque Bernard London, homme d’affaires américain, proposa au gouvernement de contraindre les consommateurs à changer leurs équipements avant leur usure. Cette mesure devait, selon lui, aider à relancer la consommation et ainsi mettre fin à la crise économique. Quelques années plus tard, un designer américain, se fondant sur cette idée, établit les bases du marketing moderne. Il s’agit de réduire la durée de vie des biens de consommation pour pousser le consommateur à les changer régulièrement.

Le législateur français pour sa part s’est saisi du sujet en 2015 en définissant l’obsolescence programmée comme «des techniques par lesquelles un metteur sur le marché vise à réduire délibérément la durée de vie d’un produit pour en augmenter le taux de remplacement». Cette pratique est désormais interdite en France et dans beaucoup d’autres pays.

Toutefois, certains experts réfutent la réalité de l’obsolescence programmée n’y voyant qu’une obsolescence perçue.

Comment fonctionne l’obsolescence programmée ?

La pratique de l’obsolescence programmée n’est pas revendiquée en tant que telle par les fabricants, mais il est facile d’en identifier les différentes catégories.

L’obsolescence technique ou technologique

C’est la plus répandue et elle s’exprime sous quatre formes différentes.

  • Le défaut fonctionnel

Il touche essentiellement les appareils électroniques dans la mesure où ceux-ci sont rendus inutilisables lorsqu’un seul composant tombe en panne.

  • L’incompatibilité

C’est le cas du matériel informatique rendu incompatible avec les versions récentes des accessoires et logiciels.

  • L’obsolescence indirecte

Il s’agit de l’arrêt de la production des pièces de rechange ou des consommables rendant de fait inutilisable un appareil.

  • L’obsolescence par notification

Le produit est conçu de sorte qu’il se rende inutilisable et demande à l’utilisateur son remplacement ou sa réparation.

L’obsolescence par péremption

Ici, le fabricant va fixer une date de péremption du produit. Si pour des raisons de santé publique certains aliments deviennent impropres à la consommation au-delà d’une certaine durée, les industriels vont en profiter pour raccourcir de façon injustifiée cette durée.

L’obsolescence par esthétique

Le consommateur est poussé à acheter un nouveau produit en remplacement de l’ancien qui fonctionne encore parfaitement, mais n’est plus considéré à la mode. L’industriel dans ce cas agit sur la psychologie du client.

L’obsolescence écologique

Pour des éthiques, certains consommateurs se voulant responsables, vont abandonner des machines en bon état au profit d’autres, jugés plus écologiques. Ils sont encouragés dans cette voie par les fabricants qu’on accusera dans ce contexte de faire de l’écoblanchiment ou greenwashing.

Quelles sont les conséquences de l’obsolescence programmée ?

Si cette pratique est très rentable pour les fabricants et les distributeurs, elle pose cependant beaucoup de problèmes. Elle impacte grandement le pouvoir d’achat des consommateurs qui sont obligés de dépenser sans cesse. Ensuite, son impact environnemental est désastreux. Elle est en effet en partie responsable de la surexploitation des ressources naturelles, du gaspillage alimentaire, de la détérioration des conditions de travail des pays pauvres. Elle est aussi à l’origine de l’augmentation du volume des déchets difficiles à recycler.